.Sobriété. Africa.

Publié le par Luciiole

J'aime la sobriété de Nouch' quand elle annonce les nouvelles. Il suffirait que je ne vous coupe/colle qu'une phrase ou deux des innombrables mots que j'avais besoin d'écrire l'autre soir, je suppose.

En plus c'est les vacances, personne n'a envie de lire beaucoup, si ?

Tant pis, je laisse la classe concise aux autres, et jette mes mots au milieu de la cours. Une justification, peut-être, sauf qu'elle est ratée. Une tentative d'explication, alors qu'il n'y en a pas besoin, c'est considéré par tout le monde comme une chance exceptionnelle, dans l'idée.
Non, ce n'était qu'en attendant, en attendant de lâcher les derniers mots à M.N, tout à l'heure.
J'ai quand même eu des "J'ai pas envie de partir !", de moi à moi, et j'ai pris le temps de m'écouter. "Ah bon ?" Je suis capable de décider des choses d'un coup, mais aussi de laisser tomber d'un coup. Sauf que j'ai encore moins envie de rester.

La peur dont tu (je) parlais, Jen, dans le sms... Je n'ai pas peur de partir, ni de ce que je vais trouver ou non. La peur ne concernait qu'une chose particulière, et c'est bon. Le téléphone a du Bon en lui. =)

Ca s'est décidé rapidement, non ? Tellement que je me sentais fourbe, à n'en parler que par écrit. Ma mère à qui je n'écris pas n'a eu même droit qu'à l'annonce sans équivoques. Je ne cherche pas d'influences de ce côté là. J'ai donc appelé Mains-blanches, ce matin, ce matin de jour où je devais donner une réponse définitive à M.N.
Redire les choses, réentendre. Me redemander si j'étais sûre ou non, en quelques secondes savoir que sûre ou pas la décision resterait la même. Ecouter parler, savoir. Me rassurer, quoi qu'il se passe il ne disparaîtra pas.



 

Il ne faudra pas croire que je pars pour trouver l'essentiel. L'essentiel je l'ai, et je ne compte pas prendre trop conscience de devoir le laisser.

 

Je suis dispersée.

 

J'ai été faite par les histoires, celles des grands que je croyais, celles des livres que j'aimais, les miennes que je jouais. Ca a mis un sacré bazar dans ma tête, des idées se sont installées, vraiment bien installées. Elles me sont passées dans le sang.

 

Pourquoi je devais voler ? Parce que j'en ai rêvé à l'âge de 5 ans, que j'ai mis des jours, des années, à me convaincre que c'était bien un rêve. Et comme dans le rêve je n'avais qu'ébauché un vol avant de me poser de nouveau sur le sol en béton de la cours (parce que la sonnerie avait retenti, il fallait se mettre en rang), je devais réparer ça.

J'ai volé.

Depuis, je n'en ai plus tellement envie, je sais juste que c'est parfait, comme des tas de choses, mais je n'en ai pas besoin. Et je sais qu'il fallait que je le fasse.

 

Il faudra que je retrouve ma liste, je me souviens l'avoir postée il y'a un grand moment sur Voda. La liste des rêves qu'on est censer enterrer, abandonner, détourner. J'ai vraiment ce qu'il y'a de mieux comme vie. Je n'ai pas besoin de faire tout ça, il me suffit de les laisser se caler discrètement dans un coin de ma tête, et d'un coup, un jour, je vois que ça pourrait marcher.

 

Même celui-là. Vous savez, PARTIR. Toutes ces majuscules pour l'horizon, pour les abandons, le défi. Ils sont savoureux, les "J'aurai trop peur !". Je les ai entendus pour les autres. Je n'ai pas peur. Je suis triste, mais c'est partie prenante du bonheur.
Je ne suis pas sûre de moi,
mais  je suis sûre de la vie.

 

Je suis dispersée.

 

Il y'avait une part de moi dans le vent qui souffle pour ceux qui volent. Je devais aller la chercher, je voulais y aller.

Il y'a une part de moi en Afrique. Je crois que c'est à cause de Kessel. "Le lion" Puisque tout à une origine, d'après un homme que j'aime. Rien d'autre qu'un livre, tout comme rien d'autre qu'un rêve. Ils n'ont pas changé ma vie, c'est moi qui la change parce que je veux suivre ces "rien d'autre"

Je savais que j'irai la chercher aussi. Je ne savais pas comment ni quand.

 

Je fuis encore, je fuis enfin. Mon immobilisme, cette sensation d'immuabilité qui m'horripile. Tous ces gens qui sont partis partout, qui ont essayé tout plein, qu'on retrouve au hasard, et à qui il faut répondre : "Oh ben moi toujours à la Doua".

On y est bien, vraiment. Je manque d'ambition, mais je ne reste jamais dans une situation qui ne me plaît pas. J'étais vraiment bien là-bas, un peu moins ces deux ou trois dernières années mais quand même.

Tout me connaît par coeur, ici. Ca pourrait être un avantage à savourer, mais ce qu'on connaît n'est que ce que je montre, et Soleils savent que ce n'est pas grand chose. Comme je lui ai dit, je n'ai pourtant pas envie de montrer le reste, de détromper. Trop fragile, aucun intérêt de l'exposer, l'insousciance et la réserve sont toujours bien plus agréable comme paravants.

 

J'ai bougé un peu, je croyais sincèrement être un rien dépaysée puisque la Doua a été mon unique club, que ce soit en tant que cavalière ou enseignante. J'espérais l'être.

Mais "un rien" est la juste mesure.

"Ils ne sont pas prêts à tout remettre en question" dit l'éthologie à propos des autres clubs. Mais le discours était par trop imbu de leurs propres nouvelles réponses, aussi avides d'énormes racines que les autres.

"Les pauvres, ils sont au box !" dit le tourisme équestre à propos de nos chevaux. Nos chevaux ne se trouvent pas pauvres. Ils ont la vie qu'ils ont, s'en arrangent. Demandez à Gaïac.

 

Pas de surprise, mais j'en demande sûrement trop. J'ai juste été agacée de voir que moi aussi, je connaissais déjà des choses par coeur même en m'éloignant du seul exemple que j'ai eu. Tout se ressemble vraiment.

Exceptions exceptées. Vive Luc ^_^

"- Pourquoi tu leur demande de sauter l'obstacle au milieu ?
- Ben parce qu'il faut !
- Là tu as le mur d'un côté, donc pas possiblité de dérober. Alors si le cavaliers saute plutôt vers le mur, c'est un signe d'intelligence, il aura plus de chances de le passer, l'obstacle."

Et à bas les conventions. "Non, il faut monter à gauche !" Oui, les chevaliers, blabla. Combien de temps qu'on ne monte plus avec des épées, rappellez moi ? Enfin, ce sont des détails.

 

Ce n'est pas par dépit professionnel que je pars. Je m'en serai arrangée (comme mes chevaux) ^^ Et c'est pas si pire, loin de là.

Juste, il me faut aller en Afrique, et BAHM (ouais avec un H), il y'a un club africain qui m'envoie un mail. Comme annonce au néon de mes rêves, on a quand même rarement fait mieux. Moi qui me disait que ça irait ptêtre, si j'y allais en tant que touriste, même pas longtemps, parce qu'après tout il faut changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde.

 

Mais je Pars en Afrique, longtemps, pour y vivre un moment.

 

La dernière fois que je m'imaginais à penser à un futur coin à moi, j'y voyais un piano, pas papi-piano, un que je serai pas obligée de défendre contre les avis objectifs des gens. Et une baignoire. Vous savez quoi ? En entendant ma mère parler du salaire limité de là-bas (techniquement, c'est pas évident qu'il soit pas intéressant), et en lisant la première réflexion de mon frère à propos du boulot qui touchait au même sujet, je me suis rendue compte que j'avais oublié que c'était pas si important. Oui je sais. On peut s'en ficher quand on en a. Mais je veux dire, j'en ai, et justement je m'en fiche pas assez. Ca m'a frappé.

 

Je suis dispersée,

 

Mais je sais où j'ai envie d'être, en morceaux ou non. Mauvais timing, je crois. Peut-être que ça tombe bien. Vu tous les miracles auxquels j'ai droit, peut-être même que mes parts d'âmes, ma solitude et moi, on pourra se retrouver près de lui dans quelques mois.
"Courir après l'espoir est tu peux me croire ce que je fais de mieux", dit Prohom.
Je me défends pas mal dans cette discipline aussi. ^^ Et elle me réussit bien je crois.

En attendant, il est là l'essentiel, et je vais m'en éloigner d'un grand bond. "Un bond de géant – Merci grand mère !"
Il n'est pas solide, il ne s'en donne même pas l'air. Comme une sublime plume en verre. Et dès que j'en écris j'ai envie d'arrêter, parce que mes mots seront encombrants, demandent et questionnent sournoisement, hypocritement. Alors j'arrête.

 

C'est drôle. J'imagine que pour mes Soleils, je suivrai juste leurs aventures d'un rien plus loin, de beaucoup moins régulièrement, mais bon, y'a le FCD entre autre ^^ Du coup ça m'inquiète même pas trop, et puis ça change en fait rien à la fréquence de nos rencontres live, Mokky par exemple (hé hé, bientôt !).

Je sais où j'ai envie d'être, et que je ne peux pas y rester comme je voudrai pour l'instant.

 

Alors je vais marcher un peu en attendant.
Sur un continent d'enfance où je n'ai jamais mis les pieds.

  Aux "ça prends tournure", à la "nouvelle vie" que vous voyez, je reste septique. Ma vie a toujours été assez drôle pour m'organiser des trucs comme ça. Elle tourne déjà, et j'en veux pas de nouvelle, merci bien.
L'ancienne vie qui semble bien rapide ces temps-ci ne continuera pas sans vous, en tout cas pas tant que je peux y faire quelque chose.


 

 

Je veux de l'envie, de l'effroi, des réflexions diverses et variées.

 

"Mais quelle idée aussi sotte que saugrenue !" < Le chef =)

"C'est génial !" < La chef (quelques jours plus tard)

"Alors tu te casse ? C'est bien" < Valérie (et non, je le prends pas mal)

 

Ce sont les dernières en date.

Sans compter le coup de fil que je suis bien contente d'avoir passé. C'est nettement drôle, d'imaginer Seï peindre avec une épaule handicapée pendant que je tente de passer le licol à Cabar au pré avec une seule main ^^ (réussi !) 
Et puis mon pour-l'instant-toujours-chéri, il est trop fort.

Publié dans Eux

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L
Ah ah ^^ C'est super euphorisant, comme commentaire, ça fait trop de bien. Pour le couple pas fragile, j'suis pas sûre mais c'est bien comme ça. =) Et ouais, vive la multicoloritude !! Moi je veux bien envoyer des lettres, mais faudra me répondre hein. Bref, on aura le temps d'en parler tout bientôt ^__^
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K
Ouaaiiis j'ai gagné mon pari. J'étais persuadée que tu allais accepter. ^____^C'est franc franc génial, et j'espère qu'il m'arrivera plus ou moins la même chose avec le Japon. Juste, essaie de récupérer assez vite internet si faire se peut. Comme tu vas avoir des tas de choses à raconter, on pourra se remettre aux emails multicolores. Ou alors, envoie plein plein de lettres ! J'veux que tu puisses nous raconter des chroniques de vie quotidienne du Mali !Bon, bah me voilà bien contente pour toi. Je me fais pas de soucis, ça va bien se passer pour toi, et ça va bien se passer pour Seï aussi. C'est pas comme si vous étiez un couple fragile. Et puis, ça lui fera une occasion de visiter le Mali, pour quand il s'ennuira de toi. ^^o Graaah. génial .* fais des bonds partout tout autour de luciole. *
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L
Je note : un mail pour DieuGrill, des photos pour Jen... Jen > Du coup le "et je sais que tu es très attachée à Seï", tu peux te l'approprier aussi. C'est justement en faisant confiance à l'attache solide, que je pars.
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S
Tu m'enverras un mail, quand tu seras arrivé ? :)C'est dommage que je sois encore en pleines études, je serais bien venu voir vite fait comment c'est là-bas ^^
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J
j'ai eu peur, j'avoue, de te perdre, si tu partais là bas.Mais là ça me rassure ^^Oui je suis égoïste. J'aime savoir que les gens que j'aime ne sont pas trop loin.......Je te souhaite du bonheur en barre, des rires, des couleurs et des souvenirs ensoleillés.Et oublie pas les tofs hein! ^^
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