Ecrire pour ne garder qu'un texte

Publié le par Luciiole

Ecrire pour situer les lecteurs qui tiendraient à l'être :

 

J'étais invitée à un genre de rassemblement amico-familial, je ne sais pas par qui organisé. Il y avait surtout des inconns, et au départ je ne voyais que deux miss installées dans la même pièce que moi, jamais vues avant. Tout à leur rôle de témoins complaisants donc.

Je suis assise devant un ordinateur, je ne sais pas ce que j'y fais et franchement, on s'en fout. Le fait est qu'un gars vient s'asseoir avec moi, sur mes genoux. Et que c'est Keï.

 

Ecrire à la recherche de détails :

 

Il est possible qu'au début, ce ne fut pas Keï. Mais j'ai développé un talent assez particulier pour faire savoir à mes rêves quand il est temps pour l'un des personnages de devenir Keï.

Et il est possible que la première fois, il se soit assis juste à coté, pas directement sur mes genoux, mais je n'en ai pas de vrai souvenir.

 

ça semblait évident, comme au temps où beaucoup de choses semblaient évidentes. Les filles assises un peu plus loin observaient le manège du coin de l'oeil, faisant quelques remarques à voix basses, mais plutôt niaiseuses que méchantes, donc agréables à saisir.

A un moment, l'une des deux m'offre un secret, inaudible jusqu'à ce que je le répète plus fort en riant :

"La chaise est en train de casser !"

 

Riant un peu de la futilité du secret, et surtout de l'aise éprouvée à montrer comme il n'est pas question de secrets pour lui;

Me voilà partie à la recherche d'une chaise aussi confortable car, comme je le découvre, elle était Bien ma chaise. C'est là que je passe dans la salle d'à côté et découvre tout plein de gens, dans lesquels je ne cherche pas vraiment qui je connais. Malheureusement, aucune autre chaise ne veut ressembler à ma cassée...

Dépitée je retourne au point de départ, remarque que celle dans laquelle Keï s'est installé entre temps n'a pas l'air mal non plus, et en vois une pareille pas loin.

M'y voilà installée, à côté de lui bien sûr, me faisant un cocon avec une couette trouvée opportunément.

 

Ça fait vraiment longtemps qu'il n'était pas venu dans mes rêves, et bien plus longtemps encore que dans ce rêve où il est, je ne m'inquiète pas de le perdre. Il est là. Il ne va nulle part. 

Probablement parce que je ne suis plus en train de vivre stratégiquement dévouée à mon attente. Ne voulant pas être accusés d'assistance aux immortels faux-espoirs mes précédents rêves me laissaient le voir mais n'oubliaient jamais de grincer de cette distance qui existait dans la vie éveillée.

Mais cette fois, j'ai pu ne pas y penser du tout (je me rattrape maintenant, bien sûr, mais ça ne compte en rien), être complètement insouciamment heureuse de l'avoir à mes côtés.

 

J'écris pour ne pas oublier que je peux ressentir

 

La joie, c'est ça.

 

Et non, tous les échecs à me trouver aussi bien rêvant que veillant ne prouvent pas que ce qui est perdu ne peut plus se retrouver.

(Je ne parle pas de retrouver Lui, bien sûr. Mais la sensation)

 

Mes mains et mes pensées qui grimacent d'avoir joué de mauvais jeux pour voir, seront neuves quand elles le voudront, quand la joie réapparaitra. Peuvent étinceller.

Publié dans Tilt's

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